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Témoignages: Famille d’Audrey

Dernière mise à jour : 30 sept. 2020

Audrey a été tuée à 37 ans.


D’une balle dans la tête, dans sa voiture, la nuit du 16 Juin 2019 dans l’Ain.


C’est au bord d’une petite route près d’ Anglefort, dans une forêt, le jour de la fête des Pères qu’elle a trouvé la mort.

Son conjoint l’a tuée et s’est ensuite suicidé, une balle, assis au volant de cette voiture.


Ils revenaient d’une sortie en « amoureux » du moins c’était ça pour elle.


Mes parents ont signalé sa disparition.

Elle a été retrouvée le soir de cette journée par un passant, lui à ses cotés.


Ils avaient eu ensemble un bébé, âgé de 6 mois au moment des faits, un petit Esteban, heureusement absent à ce moment.


Ils vivaient en Savoie, étaient séparés physiquement, elle était retournée vivre chez nos parents le temps que "les choses se calment" comme disait Stéphane, ses enfants issus d’un précédent mariage vivaient mal leur union, la situation s’était fortement dégradée à l’arrivée de leur bébé.


« Les choses » semblaient s’arranger, ils parlaient d’acheter un bien immobilier ensemble.

Audrey était très amoureuse et pleine d’espoir.

Elle ne s’est jamais plainte de violences de la part de Stéphane, pas de précédent dans ce couple, pas de signal d’alarme.


C’est l'impensable qui nous a frappé.

Il l’a arrachée à la vie, à son bonheur de jeune maman, à sa famille, ses amis, ses collègues.

Nos vies ont basculé vers l’horreur.


Et lui s’est suicidé, il ne sera donc jamais jugé. Jamais reconnu coupable par un Tribunal.


Sa famille est dans le déni comme beaucoup de famille d’assassins j’imagine.


La lenteur administrative et judiciaire est très pesante.


Pour nous c’est un tsunami, pour le monde à peine un fait divers, quelques mots dans un journal local et un petit encart dans Paris Match.


Nous nous retrouvons avec ce vide, ce trou béant, cette horrible absence, ce sentiment d’extrême injustice.

Nous resterons marqués à jamais, nous nous battons chaque jour pour nous remettre debout.

Mais comment se reconstruire au dessus d’un tel gouffre?


Audrey était ma petite soeur, ma seule sœur, mes parents ont vécu ce qu’il y a de pire, son petit garçon ne la connaitra pas, il n’aura jamais la chance de grandir auprès d’elle, de lui parler. Elle n’aura jamais le bonheur d’être présente pour lui.


Il restera sans réponse à la question « pourquoi? ».

Il va se construire, affronter la vie, connaitre ses joies et ses peines, sans sa maman.


Elle avait 37 ans, elle s’appelait Audrey et c’était sa Maman.


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